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HERBICIDES MAÏS Vers une consolidation de la postlevée

La baisse des surfaces traitées et la hausse du coût de désherbage sont les deux tendances nettes qui se dégagent en 2023 sur le marché des herbicides maïs. 2024 sera une année charnière puisque le principal antigraminée de prélevée, le S-métolachlore, va vivre sa dernière campagne avant un retrait sur les cultures de maïs.

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Les surfaces de maïs grain ont baissé d’environ 9 % en 2023, à 1,31 Mha, atteignant le niveau le plus bas depuis deux décennies. Les surfaces traitées par des herbicides ont suivi la même tendance avec un retrait estimé à environ 8 %. Le printemps 2023, plutôt humide, a favorisé l’efficacité des herbicides racinaires et a entraîné logiquement une poussée des surfaces traitées en prélevée. En revanche, les agriculteurs ont dû faire face à un relèvement des dépenses. « En moyenne, le coût du désherbage a subi une hausse d’environ 10 €/ha, principalement liée au renchérissement du prix des produits de prélevée. Les solutions de postlevée sont devenues économiquement plus compétitives », estime Laurent Magnant, chef marché céréales et maïs chez Ascenza. En 2022-2023, Syngenta conserve sa position de leader sur le marché des herbicides maïs (environ 30 % de parts de marché) devant BASF (20 %, + 2 points) et Bayer. En 4e position, Ascenza a légèrement progressé avec environ 5 % de PDM, notamment grâce au nicosulfuron et à la mésotrione.

Le tout-en-pré progresse

La campagne 2023 a bénéficié aux herbicides de prélevée qui ont, de façon générale, permis une bonne efficacité et une satisfaction globale du désherbage. Environ 55 % des hectares de maïs ont reçu une application d’herbicide « racinaire » en 2023. Syngenta relève le rebond des programmes tout-en-pré avec 23,6 % des surfaces traitées en 2023. Le S-métolachlore reste le premier antigraminée de prélevée, appliqué sur 40 % des surfaces traitées, selon Syngenta. En 2023, l’Isard (DMTA-P) de BASF a progressé de plusieurs points, dépassant les 700 000 ha traités. « Il est employé majoritairement en prélevée, mais aussi en postlevée grâce à sa souplesse de positionnement », note Nadège Pillonel, responsable marketing maïs chez BASF. « L’Isard a de nombreux atouts pour continuer à se développer : il apporte une très bonne efficacité sur graminées et sur de nombreuses dicotylédones, et une facilité de mélange avec d’autres partenaires herbicides. » De son côté, FMC Agro s’appuie sur l’antigraminée Successor 600 (péthoxamide), l’un des derniers représentant de la famille des chloroacétamides, à utiliser en association. « En 2024, nous allons remettre en avant l’intérêt de Alcance SyncTEC (clomazone + pendiméthaline) pour répondre aux besoins de solutions efficaces sur un large spectre d’adventices en prélevée. Il s’agit d’une solution d’autant plus intéressante qu’elle permet de compléter l’antigraminée à une dose raisonnée », détaille Johanny Guinaudeau, chef marché maïs chez FMC. Sumi Agro développe l’Iseran (clomazone + mésotrione) lancé en 2023, efficace en prélevée ou postlevée précoce contre les dicotylédones et certaines graminées.

La postlevée en recours

Le segment des herbicides de postlevée, dopé par le segment des herbicides complets et des antivivaces, reste toujours en 2023 le plus important du marché, avec plus de 76 % des surfaces traitées. Les conditions sèches du mois de juin ont cependant limité les applications tardives. Les positions des produits de postlevée sont restées globalement stables en 2023. Syngenta observe une progression des solutions à base de prosulfuron avec Peak et Casper (prosulfuron + dicamba) sur les flores difficiles incluant le liseron, ainsi que de la bonne tenue d’Elumis/Choriste (nicosulfuron + mésotrione) dans la catégorie des herbicides complets antigraminées et antidicots. En 2023, Bayer relève une hausse de 6 % des surfaces traitées avec le Monsoon active (thiencarbazone-méthyl + foramsulfuron + cyprosulfamide) sur flore mixte. La société De Sangosse reste présente uniquement sur le segment des antidicots de postlevée avec Biathlon (tritosulfuron), dont la part de marché reste identique autour de 12 %. Alors que le nombre de solutions en prélevée va diminuer à l’horizon 2025, la postlevée devrait se consolider à l’avenir. « La problématique graminées va encore s’accroître, estime Laurent Magnant, et les produits à spectre large (tricétones/sulfonylurées) en postlevée feront partie des solutions pour y faire face. »

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